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#Articles Clémentine Parâtre

Les grands défis collectifs / la raison d’être des entreprises

17 Fév 2020

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Ces entreprises (privées lucratives) qui mettent leur performance économique au service d’une mission (sociale, sociétale, environnementale, culturelle, …) ….

En France, le 5 octobre 2018, l’Assemblée Nationale votait l’article 61 de la loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises). L’entreprise à mission consacre la notion d’intérêt social et ouvre la possibilité de préciser la raison d’être de la société.

Quand Thierry se lève le matin, il se rase. Et à quoi pense t’il en se rasant ? A l’élan même qui l’aura sorti du lit. Chaque matin, depuis quelques mois, Thierry passe de l’état de sommeil à l’état d’éveil avec le sens de la mission qui l’engage sur cette terre.

Pourtant, ce n’était pas gagné.

Thierry a fondé son entreprise en 1998. Quasi au même moment ou Zizou marquait le 3ème but, Thierry signait son premier contrat de solution téléphonie avec l’entreprise de son cousin Albert. C’est vrai, c’est grâce à cette opportunité du cousin Albert que malgré lui, Thierry est devenu entrepreneur. Il avait 31 ans. A l’époque, Thierry ne triait pas ses déchets, allait dans les centres commerciaux  le week-end du 15 décembre pour acheter les jouets de sa fille pour Noel avec sa femme Clotilde et mangeait de la viande rouge tous les jours.

Sa fille, c’est Juliette. En 98, elle avait 3 ans et Zizou, elle s’en tape autant que du foot. Alors, quand le 19 juin 2014, Juliette, alors âgée de 19 ans, en 1ere année de BTS écologie – orientation environnement, dit à son père : « Papa, t’as peut être créé des emplois mais enfin t’es vraiment loin de sauver la planète avec tes téléphones…», c’est le déclic. Il n’en aura presque pas fallu plus pour titiller les tripes de Thierry et déclencher ce qui germait en lui depuis quelques temps maintenant. Depuis 16 ans, il avait créé 18 emplois, convaincu 12 grands groupes de signer avec lui, dépasser les 2 millions de CA… Mais il ne sauvait quand même pas la planète. Juliette avait raison.

Pourtant, son entreprise pouvait participer au défi du XXIème siècle.
Il le savait.

Depuis une dizaine d’années, de nouveaux statuts d’entreprises émergent, dans différents pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Italie principalement), pour encourager les entreprises à mettre leur performance économique au service d’une mission (sociale, sociétale, environnementale ou scientifique) définie dans l’objet social et opposable par les parties-prenantes.

C’est sur cette formidable opportunité que Thierry décide de surfer. En réussissant à embarquer chacun de ses collaborateurs pour écrire ensemble la mission de l’entreprise, celle-ci se met à recycler, s’engage dans l’éducation au digital, participe à la reforestation en partenariat avec ses clients, arbore un quasi zéro déchet…Avec sa fille comme première conseillère, Thierry arbore fièrement ses nouveaux statuts juridiques, symbole de la transformation de sa société en une entreprise à mission.

Sur le terrain, plusieurs grandes entreprises (Maif, Veolia, SNCF, ATOS,…) ont déjà publié leur raison d’être et l’engagement des entrepreneurs, dirigeants de TPE/PME est également en pleine évolution. Cette démarche nouvelle vient nous rappeler que l’entreprise n’est pas qu’un lieu de production et de profit.

L’entreprise est évidemment un lieu de vie, une communauté d’hommes et de femmes en capacité d’influencer son écosystème (clients, fournisseurs, partenaires…) vers plus d’engagement et de responsabilité.

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